lundi 11 février 2013

L'HISTOIRE DU SIDA EN SUEDE, en roman et série télévisé


Jonas Gardell « Torka aldrig tårar utan handskar », Norstedts 2012,  trad. « Ne sèche jamais des larmes sans gants »



Je viens de terminer ce livre (tome 1) que ma soeur m'a offert en cadeau d'anniversaire. C’est une histoire énorme, à la taille de «Millenium », mais parce que vrai, très explosive. La réalité est toujours plus impressionnante que la fiction!

Le Tome I de cette trilogie appelé « L'Amour » est publié en Suède en juillet 2012. Il n’a pas encore eu le temps d’avoir été traduit dans d’autres langues. C’est la première partie d’une trilogie sur l’histoire de Sida en Suède raconté à travers de deux jeunes hommes Rasmus et Benjamin. Les deux autres tomes s’appellent « La Maladie », sort en  Suède au printemps 2013, et « La Mort », en automne 2013.

 Une série télévisé est déjà sortie basée sur le premier tome et a été diffusé dans les télés en Suède, Finlande et Norvège en automne 2012. Le livre va certainement être traduit dans beaucoup de langues, mais est-ce que nos chaînes télés en France ont le courage de nous montrer la série ?  En dehors des pays scandinaves, seulement la BBC a été intéressé par acheter le droit de diffusion au dernier Festival de Cannes.



Jonas Gardell a travaillé pendant 5 ans à parcourir les archives et interviewer des personnes pour sa trilogie et tout dans son histoire est vrai. C’est une écriture poignante, ouverte et sensible.

L’histoire parle de deux jeunes garçons qui viennent des milieux différents, mais qui sont tous les deux à la quête de leur identité, l’amour, d’appartenance. Nous vivons au début des années 1980. Rasmus est enfant unique des parents âgés, sans amis et mal dans sa peau. Après son bac, il monte à Stockholm pour faire des études d’histoire d’art. Benjamin et sa famille font partie d’une secte, Les Témoins de Jéhovah, où on doit consacrer beaucoup de temps à faire du porte-à-porte pour prêcher sa religion. C’est comme cela il trouve ses semblables et sa propre identité.  Rasmus et Benjamin deviennent amants parmi tous les autres dans la « famille » d’homosexuelles  qui viennent à Stockholm de tous les coins de la Suède.

Le livre nous montre quels étaient les attitudes vis-à-vis les homosexuelles en Suède et comment la société agissait avec l’arrivée du SIDA.  L’homosexualité était considéré comme une maladie jusqu’à 1979. Les premiers articles sur le SIDA venant des Etats-Unis sont apparus dans la presse suédoise en 1980 et le premier homosexuel est mort de SIDA en 1982.  Depuis, environ 2200 personnes sont mortes de SIDA en Suède. Le nom du livre vient par le fait que au début, les malades étaient isolés dans les chambres stériles et proprement dit enfermés dans leur souffrance sans contacts humains par peur de contamination. Une infirmière dans une chambre stérile a séché les larmes d’un patient mourant avec la main nue et s’est fait gronder de « jamais sécher des larmes sans gants ».

Jonas Gardell se prend pour un survivant de cette époque et il avait beaucoup d’amis mort en SIDA. Il dit qu’il a dut prendre son temps et se donner du perspective, ainsi que la société a dû prendre du recul à cet époque, avant pouvoir écrire cet histoire. Mais cet histoire a toujours été vivant en lui et il a attendu son temps pour sortir, pour qu’on n’oublie pas ses amis morts et pour se faire pardonner qu’on est sortie vivant soi-même. Et pour que aussi les nouvelles générations restent vigilant face à cette maladie, car le nombre de malades en Suède est en petite augmentation depuis quelque temps.

Son livre a rencontré un succès immense en Suède et a ouvert le débat sur comment on soignait des malades du Sida au début de la maladie.

La série télé basé sur le Tome I a été montré publiquement  au Festival International de programmes audiovisuels à Biarritz 22-26 janvier 2013. 

Jonas Gardell